Les sites de hauteur vellaves

marie-caroline kurzajMarie Caroline Kurzaj,

Docteur en archéologie protohistorique à l’université de Bourgogne à Dijon, Spécialisée dans l’âge du Bronze et à l’âge du Fer du Velay.
Doctorat en cours intitulé « Peuplement et échanges entre la province de transalpine et la Gaule interne : le rôle de l’axe ligérien », Intérêt plus particulier pour le IIème et Ier siècles av. J.-C. dans le Velay. Le but de ce travail étant de mettre en valeur la culture matérielle des vellaves et leurs places au sein des échanges commerciaux entre le monde méditerranéen et la Gaule interne.

La campagne de prospections archéologiques réalisée en 2007 a eu pour objectif d’aborder la thématique des sites de hauteur protohistoriques vellaves. Ce type d’implantation humaine est primordial quant à la compréhension de l’organisation de ces sociétés. Cette opération avait d’autre part l’objectif de valoriser les sites de hauteur de Haute-Loire, longtemps délaissés de la recherche archéologique. Cinq sites ont été sélectionnés cette année. Plutôt que de se cantonner à un cadre chronologique restreint, une vaste période, allant du Néolithique moyen à la fin des âges du Fer, a été considérée. Pour cette première campagne, les sites ont été choisis en fonction de plusieurs critères, permettant d’obtenir ainsi une sélection représentative des différents sites de hauteur vellaves. C’est le type de fortification qui a tout d’abord été pris en compte. Ce sont trois éperons barrés, une enceinte de contour et un site majeur démuni à l’heure actuelle de traces de fortification, qui ont été sélectionnés (Tab. 1). D’autre part, c’est un critère géographique qui a été pris en compte pour cette sélection. Les sites situés à proximité de l’axe ligérien ont été privilégiés, car c’est dans ce secteur qu’ils sont le mieux représentés (Fig. 1).

sites de hauteur protohistoriques vellaves 2007TABLEAU 1 : Présentation des sites concernés par la prospection de 2007

carte prospection sites de hauteur protohistoriques vellaves 2007

Figure 1 : Présentation des sites concernés par la prospection de 2007

Cette campagne de prospection s’est déroulée en plusieurs étapes. Tout d’abord un dépouillement détaillé de la documentation existante a été réalisé pour chacun des sites. Le premier objectif de terrain, était la localisation précise des sites. Un relevé des fortifications a été accompli à l’aide d’un navigateur GPS. Les informations recueillies ont ensuite été transférées sur des cartes IGN, afin de les localiser précisément au niveau topographique (Fig. 4). Puis, des profils altimétriques des remparts ont été effectués afin mettre en valeur les systèmes défensifs (Fig. 3). Ces différentes opérations ont été complétées par des prospections pédestres permettant parfois de préciser la chronologie de l’occupation de ces habitats. Le site de Marcilhac a fait l’objet de plus amples observations. Cet oppidum reste, à l’heure actuelle, l’habitat de hauteur le mieux documenté au niveau chronologique. Toutefois, le fait qu’aucun système défensif n’ai encore été repéré sur ce site, rend son statut « d’oppidum » toujours ambigüe. C’est pourquoi la réalisation de trois petits sondages à l’extrémité sud du plateau devait venir compléter les informations concernant l’étendu et la nature de l’occupation.

pelle a feu - oppidum Marcilhac - saint-paulien

Figure 2 : Pelle à feu à manche torsadé, découvert lors des sondages à Marcilhac, Saint-Paulien

Ces différentes opérations ont permis de mettre en valeur l’emprise de chacun des sites et l’organisation de leurs fortifications. Au niveau de la chronologie, les prospections sont venues préciser les phases d’occupation de chacun des sites. Deux éperons barrés, le Bary et les Pins, ont livré des éléments caractéristiques du chasséen méridional. Les trois autres sites appartiennent à l’âge du Fer. Le Camp d’Antoune avec son rempart de 10 m de hauteur, est le plus impressionnant de part sa superficie et son système défensif (Fig. 2 et 4). Au niveau de la datation, il semblerait que ce site est connu plusieurs phases d’occupation, une durant la Tène ancienne puis à la Tène finale et enfin à la période gallo-romaine. Le mont Malorum et Marcilhac, appartiennent à la période des oppida. Ils ont tous deux livrés des éléments démontrant leurs occupations de la fin du IIe et au Ier siècle av. J.-C. Les sondages réalisés à Marcilhac sont venus confirmés cette tranche chronologique lais aussi l’existence d’une occupation dense du plateau, démontrant l’existence en ce lieu, d’une agglomération centrale du territoire vellave, à la fin de l’âge du Fer.

exemple de releve de rempart sur le site du Camp d'Antoune

Figure 3 : Exemple de relevé de rempart sur le site du Camp d’Antoune à Salettes.


releve de rempart camp d'antoune - Salettes

Figure 4 : Exemple de relevé de rempart à l’aide d’un navigateur GPS sur le site du Camp d’Antoune, Salettes

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À propos de Marie-Caroline Kurzaj

Docteur en archéologie et spécialiste de l'âge du Fer en Velay. Thèse intitulée « Peuplements et échanges entre Gaule interne et Gaule méditerranéenne dans le sud-est du Massif central à la fin du Second âge du Fer (160-25 av. J.-C) », Intérêt plus particulier pour le IIème et Ier siècles av. J.-C. dans le Velay. Le but de ce travail étant de mettre en valeur la culture matérielle des vellaves et leurs places au sein des échanges commerciaux entre le monde méditerranéen et la Gaule interne.
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