Le sud-est du Massif central à la fin de l’âge du Fer (Résumé)

Marie-Caroline KURZAJ

« Peuplements et échanges entre Gaule interne et Gaule méditerranéenne dans le sud-est du Massif central à la fin du Second âge du Fer »

(160-25 av. J.-C.)

L’étude réalisée propose une synthèse relative à la fin du second âge du Fer (160-25 av. J.-C.) dans le sud-est Massif central. La zone géographique considérée recoupe plusieurs régions (Auvergne, Languedoc-Roussillon, Rhône-Alpes) et départements (Ardèche, Gard, Loire, Haute-Loire, Lozère, Rhône), englobant ainsi un espace limité à l’est par la vallée du Rhône, et à l’ouest par des territoires de moyenne montagne au cœur du Massif central parcourus par la Loire.

Les peuples de la fin du Second âge du Fer dans le sud-est du Massif-central, DAO M.-C. Kurzaj.

Durant la fin du second âge du Fer, cette région a la particularité d’être située à l’interface de deux entités culturelles : la Gaule indépendante et la Gaule méditerranéenne. À partir de la fin du IIe siècle av. J.-C., la création de la province romaine de Transalpine, dans le sud de la Gaule, constitue un évènement majeur. En effet, il modifie la configuration politique et a pour conséquences l’arrivée en Gaule indépendante d’influences exogènes, le développement de la consommation de produits méditerranéens et l’adoption de nouveaux modèles par les artisans gaulois. Parallèlement, des évolutions s’observent dans l’évolution des formes de l’occupation, avec notamment le développement des oppida. Si ces différents phénomènes sont à l’heure actuelle bien cernés pour certains peuples gaulois du Centre et du Centre-Est, tels les Éduens et les Arvernes, il n’en va pas de même pour les territoires en contact direct avec la province romaine.      

Cette étude propose donc une vision globale des faciès de mobiliers, de l’occupation du sol et des dynamiques commerciales dans un espace géographique compris en Gaule interne et dans la province romaine de Transalpine. Ainsi, les territoires de sept peuples gaulois sont abordés, en partie ou en totalité : Allobroges, Gabales, Helviens, Ségovellaunes, Ségusiaves, Vellaves et Volques Arécomiques. Cette démarche repose sur une nouvelle lecture critique des données archéologiques accumulées dans cette région depuis le XIXe siècle. Elles proviennent aussi bien de découvertes isolées que de fouilles d’envergure. Basée également sur l’observation d’ensembles de mobiliers et sur de nouvelles investigations de terrain, cette étude met à contribution des données inédites.

Le premier chapitre a pour but de présenter les cadres chronologiques, géographiques et naturels de l’étude. Il propose également un bilan concernant les réseaux de communication, les ressources naturelles, les sources historiques et le dynamisme de la recherche de cette région. Une fois ces aspects généraux mentionnés, la méthodologie est exposée par la présentation du protocole d’inventaire, de gestion et de classification des données archéologiques, constituant ainsi le corpus à partir duquel se base l’analyse.  Le deuxième chapitre est consacré à l’examen détaillé des données selon deux grandes thématiques : la culture matérielle et les formes de l’occupation. Une attention particulière est portée à la céramique régionale et importée, permettant ainsi de dresser un bilan des faciès reconnus dans les différents territoires. Le mobilier amphorique fait également l’objet d’une présentation détaillée, avec la réalisation d’une étude sur les argiles des amphores tardo-républicaines. Ce protocole novateur permet la mise en évidence du dynamisme des itinéraires commerciaux traversant le sud-est du Massif central. L’exploration de la culture matérielle est complétée par la présentation des principaux marqueurs des mobiliers métallique et en verre, ainsi que par celle des faciès monétaires reconnus dans les différents territoires. La deuxième partie de l’analyse est consacrée à la présentation des modalités de l’occupation. Les sites à vocation domestique sont les plus détaillés, avec un développement basé sur une distinction topographique : les habitats perchés et non perchés. Pour chacune de ces deux catégories, les sites sont présentés selon leur importance et leur fonction présumée. En complément, il est proposé un panorama des sites cultuels, funéraires, ainsi que des grottes et abris-sous-roche. Après cette analyse détaillée, le troisième chapitre offre une synthèse, une confrontation des données et une mise en perspective des caractéristiques de cette région. Les principaux marqueurs de la culture matérielle sont exposés, illustrant les faciès régionaux ou micro-régionaux, mais aussi les convergences et divergences reconnues entre les territoires de Gaule interne et de la province romaine de Transalpine. De plus, un modèle de structuration hiérarchique de l’occupation est proposé à partir d’une classification des différentes catégories d’habitat. Enfin, les résultats de l’analyse des mobiliers et de l’occupation du sol sont mis en commun afin de mettre en perspective les marqueurs de l’organisation territoriale spécifiques au sud-est du Massif central. 

 

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À propos de Marie-Caroline Kurzaj

Docteur en archéologie et spécialiste de l'âge du Fer en Velay. Thèse intitulée « Peuplements et échanges entre Gaule interne et Gaule méditerranéenne dans le sud-est du Massif central à la fin du Second âge du Fer (160-25 av. J.-C) », Intérêt plus particulier pour le IIème et Ier siècles av. J.-C. dans le Velay. Le but de ce travail étant de mettre en valeur la culture matérielle des vellaves et leurs places au sein des échanges commerciaux entre le monde méditerranéen et la Gaule interne.
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2 réponses à Le sud-est du Massif central à la fin de l’âge du Fer (Résumé)

  1. bernard trabet dit :

    bonsoir,
    je me permet de vous interpeller sachant que vous vous etes interessée au peuplement du velay au bas empire ou meme au début de l’invasion des romains par césar.
    en effet en lisant successivement jean Arsac ainsi que F. de la Conterie concernant le village de boeux ou bains il y a polémique sur l’origine de ce toponyme; le premier considére que l’origine est tirée par buxus, buis ou buisson selon le dictionnaire de Dauzat alors que la seconde échafaude l’idée que ce serai un reliquat du peuple des boiens en errance qui ce serai installé dans cette contrée et elle est très préçise car elle cite en page 171 des dérivés…
    je suis trés interessé par l’histoire de la province ou mes parents ont une souche a Dunieres et a Chamaliéres. un autre nom a attiré mon attention il s’agit de « lo Garamente » sur Lioussac dont Dauzat tire Lybiciacum et la aussi il y a une spéculation interessante dont Boudon s’est emparée concernant un ethnique africain….
    par avance merçi de bien vouloir me renseigner sur des documents traitant ces deux spécifités
    et félicitations pour faire avancer l’histoire.
    b. trabet

  2. Violette Tournilhac dit :

    Bonjour Madame,

    Réalisant un mémoire sur le « paysage sacré » du Puy-en-Velay, je m’intéresse aux liens qui unissent topographie et édifices de culte à travers les différentes époques d’occupation humaine. Serait-il possible d’avoir accès à votre étude, notamment à votre « panorama des sites cultuels, funéraires, ainsi que des grottes et abris-sous-roche »?

    Merci d’avance,
    Violette Tournilhac, étudiante à l’Ecole Nationale Supérieure du Paysage, Versailles

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