La fouille du Choumazel à ALLEYRAC (Haute-Loire)

Par Jean-Louis Voruz, Docteur en Archéologie, Habilité à la direction de recherches
Avec la collaboration efficace d’Elise Nectoux, Marie-Caroline Kurzaj et Eléna Vaudable.

fouille souterrain - Alleyrac

1°) Les circonstances

Ah… le hasard…
En effet, nul ne pensait à un souterrain à cet emplacement, la falaise n’était pas du tout connue, et personne ne songeait aux céramiques et autres matériaux médiévaux en évoquant Alleyrac, petit bourg perdu au fond de la campagne vellave. Il s’en est même fallu d’un cheveu pour que cette découverte ne soit pas du tout connue, car les techniciens de l’entreprise Eyraud (du Monastier et des Estables) ont tout fait pour qu’elle ne vienne pas au jour, grâce à leurs puissants engins de remblaiement. Le secteur A, à l’ouest du chantier, fut atteint par la pelle mécanique de l’entreprise Eyraud le 19 décembre 2006. Devant son importance, Bernard Issartel, de la DDE, et Louis Bayt, maire de la commune d’Alleyrac, ont décidé de faire arrêter les travaux (fig. 1) et d’avertir les archéologues, ce que Roland Chambon fit le soir même. Le 5 février 2007 eut lieu une petite réunion de chantier, en compagnie de Louis Bayt, Bernard Issartel, René Liabeuf et Arnaud Alexandre du Service Régional de l’Archéologie de Clermont-Ferrand, et de moi-même : nous décidâmes de faire une « fouille de sauvetage » entre les mois de mars et d’avril, sur ce nouveau site du souterrain de Choumazel à Alleyrac (Haute-Loire). La raison en est bien simple : tout relever, avec ce que l’on connaît, des souterrains, de leur poubelle, des aménagements, de leur refuge, de leurs accès. On a divisé le chantier – en plusieurs secteurs, avec plusieurs m2 – que l’on a fouillés selon les rituels de la préhistoire à laquelle je reste attaché. Tout a été tamisé, permettant la récolte de nombreux charbons de bois et de diverses choses essclouffies ! Le Choumazel, en occitan lous tsoumazelle, vient de « les chaumes », de racine première KAL, pierre, hauteur, du pré-indo-européen, du Néolithique, avec le suffixe m dont on pense que c’est plat. Donc, on a affaire à un pré, ou un chaume, installé sur une butte (renseignement Hervé Quesnel).

Frédérik Letterlé, Conservateur régional de l’archéologie, me donna une « opération de sondage », assortie de conditions financières vraiment minimales (n° 6032, arrêté n° 2007-060, lieu-dit le Bourg, cadastre année 2004, section AB, parcelle Domaine public, n° 14, coordonnées Lambert II étendu, X = 730,305, Y = 1989,240, Z = 1100 m environ).
Le relevé topographique eut lieu les 17 et 18 mars 2012, un grand week-end de beau temps (fig. 2), avec l’aide combien précieuse de Sylvaine Couteau, Frédéric Jallet et Jean-Michel Treffort, et surtout du beau matériel prêté par leur employeur, l’Institut National de Recherches Archéologiques Préventives de Lyon, un théodolithe Leica. On a pu obtenir ainsi le plan d’ensemble des maisons, du dépotoir, de l’environnement immédiat dont un petit sommet de basalte, du Pré à Berthe et des souterrains (fig. 3), avec l’installation d’une sizaine de points cotés (pts 9000 à 9006).

La fouille proprement dite dura 43 journées de travail entre le 16 mars et le 2 mai 2007, et employa à titre bénévole, à temps divers, 27 personnes, qui furent logées, nourries et abreuvées chez moi, à mes frais. Il faut dire que je suis propriétaire, depuis 1971 déjà, d’une petite maison, « avà Tendjiò », à 50 mètres du site…

Le rapport officiel mobilisa Marie-Caroline Kurzaj, Elise Nectoux et moi-même les 25 et 31 janvier 2008 (fig. 4), et fit l’objet de deux publications1, l’une dans le bilan scientifique régional, l’autre dans la revue Gallia (AdIfI – Archéologie de la France – Informations).
On a pu observer la carte (XVIIIe siècle) de Cassini, mais elle n’apporte rien. Par contre, les deux plans cadastraux, l’un datant de l’époque napoléonienne (fig. 5). Le plan de 1832 montre les maisons de l’époque, mais celles-ci sont bâties selon un plan beaucoup plus ancien, de même que les routes et chemins), l’autre moderne (fig. 6), livrent chacun quelques données inédites dont nous rediscuterons plus loin. Le même secteur vu d’avion n’apporte pas grand-chose (rien de médiéval), si ce n’est le contour de la grande maison appelée « maison de la Cathédrale » (fig. 7). Les deux vues générales de la commune d’Alleyrac, à 30 km de la ville du Puy, fort près de la frontière d’Ardèche, prises depuis le sud (fig. 8 et fig. 9), montrent que les deux Sucs, le petit Breysse et le grand Breysse, qui culmine à 1289 m d’altitude, ont des profils très volcaniques, le village se présentant même sur une coulée basaltique d’âge très récent pour la géologie : 33 000 ans avant notre ère.
Mais l’archéologie bénévole a ses limites ! N’ayant trouvé aucun étudiant désireux de faire son mémoire de fin d’étude sur le Choumazel, nous avons sollicité des aides financières de l’état, ministère de la Culture, et du Conseil général de Haute-Loire :
– en 2011, un crédit de 3 994,39 euros fut accordé à Stéphane Guyot, de l’entreprise « SG Investigations Archéologiques », pour l’étude du mobilier céramique.
– en 2012, un petit crédit de 1 358,40 euros, par l’intermédiaire du Groupe de recherche archéologique vellave (GRAV), a été donné par le Conseil Général de la Haute-Loire. La même année, l’état, c’est-à-dire la Direction Régionale des Affaires Culturelles, m’a accordé la somme de 6 000 euros, destinée au Choumazel, d’où l’on répartira 3 645 euros à Mireille Chabrier qui étudie et dessine tous les petits objets en basalte, verre, bois et métaux, et 620 euros à Christine Oberlin pour réaliser trois analyses de radiocarbone très intéressantes.

Enfin, les journalistes ont chacun fait le plein de l’ambiance souterraine du moment. Citons Bertrand Sanial de l’éveil de la Haute-Loire, Emmanuelle Pérussel de la Montagne, et Rémi Barbe du Progrès, sans oublier un petit passage télévisuel à FR3-Auvergne organisé par Béatrice Dalle, toujours très intéressée par l’archéologie.

2°) Le secteur A

Rarement observé comme une entité archéologique, ce souterrain, manifestement artificiel (fig. 10), est creusé dans de la « chisse » (parler local nord-occitan), qui désigne les coulées volcano-détritiques, constituées par l’alternance du rocher brut, le basalte, et les lahars, ou arène, produits d’altération des roches magmatiques.
À droite de la tranchée, on voit une sorte de tunnel à base simple en pente régulière, et l’entrée primitive est comblée par de gros blocs (fig. 11). À sa gauche (NW du site), on remarque de suite l’opposition entre les deux parois, avec un petit puits placé au centre de deux basaltes (fig. 12), et au contraire rien ou presque dans l’autre moitié (fig. 13). En fouillant, on avait la très nette impression que les tailleurs avaient abandonné la galerie après avoir assisté, impuissants, aux chutes de basaltes. De 10 à 14, on aurait un souterrain abandonné. Mais une autre hypothèse, basée sur le « puits à eau » (hypothèse de Michèle Blumental), expliquerait l’ensemble de la morphologie de ce plan (fig. 14). Tout serait fait pour garder l’eau, maintenue à divers niveaux, et cela expliquerait :
– la taille profonde des deux basaltes,
– la présence de plusieurs trous de poteaux au centre de la base (m2 K8),
– le faible nombre d’objets récoltés,
– et l’opposition entre 4-9 et 10-14, c’est-à-dire entre le calme contre le tourmenté, autrement dit le contraste entre une partie humaine où viennent souvent chercher de l’eau les jeunes filles, et une partie ennoyée définitivement, les deux parties étant séparées par une armature en bois (fig. 15).

3°) Le secteur B

Ces deux secteurs, B et C, n’étaient pas visibles lors du démarrage du chantier, car l’entreprise Eyraud les avait cachés par un énorme tas de déblais, posé avant le 19 décembre 2006, qu’il a fallu d’abord enlever ! Quatre étapes différentes ont marqué la fouille :
 Un décapage fin dans Q4 et R4, permettant de voir, sous 5 – 6 cm d’épaisseur de limons bruns, le sommet du substratum. Aucune trouvaille, ni aucun autre geste.
 Un décapage en trois passes du foyer F2, de diamètre 1 m, mais posé à un point important du chantier en QR 1-2 (fig. 16), décapage ayant livré quelques céramiques intéressantes, ainsi que deux fusaïoles en pouzzolane. Hélas, cette zone est perturbée à l’ouest par le fond de la tranchée de l’entreprise Eyraud, avant notre intervention.
 Un enlèvement à la pioche des trois m2 du fond de la salle (fig. 17 et fig. 18), avec en son milieu une sorte d’escalier fait de gros blocs de 40 à 60 cm de diamètre, qui remontait vers une sortie primitive posée au plafond du m2 Q8, une sorte de porte comblée depuis l’extérieur par un gros bloc de basalte (fig. 19).
 Enfin, un nettoyage complet du secteur fit ressortir 12 trous de poteaux à différents niveaux, alignés selon un plan de cabane (fig. 20), agrémentés de quelques blocs, et des parois particulièrement lissées par le travail ou le passage des gens (fig. 21).
On obtient ainsi un plan très clair de l’occupation des lieux dans le secteur B (fig. 22), avec de gauche à droite, quatre étapes. Le foyer F2, qui comprend 4 niveaux, une pierre de 15 x 25 cm, une zone de 20 x 40 cm de cendres blanches très compactes, surmontant elle-même une couche de charbons très denses, le tout sur un niveau d’argile limoneuse gris brun riche en matériel, est le plus remarquable du chantier. Il se trouve jointif avec une sorte de cabane de 3 x 2 m, épousant la falaise, poursuivi par un escalier macrolithique et une porte très proche de celle déjà vue pour le secteur A.

4°) Le secteur C

Habituellement, le secteur C était, lui aussi, complètement bouché par des remblais, mais cette fois non par l’incompréhension des techniciens modernes, mais par la volonté des gens locaux condamnant le souterrain (pourquoi ?), quelque part au quinzième ou au seizième siècle. Aussi va-t-on le démarrer par une stratigraphie, relevée le 19 mars et le dimanche 1er avril 2007 (fig. 23, 24, et 25). Vers le haut, elle était bouchée par un énorme bloc de 80 x 90 cm, posé de l’extérieur. Il a fallu toute la science farouillesque de Roland Chambon pour l’enlever, ainsi que les dizaines de blocs enchevêtrés, entreposés sur plus d’un mètre d’épaisseur, sous 1 097 m. Vers sa base, elle était plus intéressante, puisqu’elle montrait 4 couches anthropiques : une ligne de blocs disposés à plat sur toute la largeur de la tranchée, un terrain graveleux, plus ou moins lâche, avec ces blocs, une couche de limons argileux brun gris, de faibles charbons et la présence d’un seul tesson, et un sol brun jaune clair sans cailloux, qui forme le substratum de ce secteur. Une fois bien dégagé (fig. 26 et 27), le secteur C apparaît comme un simple couloir d’entrée, un de plus, de 80 cm de large pour au maximum 180 cm de hauteur, aboutissant à un escalier du plus bel effet situé juste au-dessous du mur nord de la maison de Jean-Paul Chambon, que l’on appelle « la cathédrale », réputée pour être la plus vieille du village. À ce propos, voici une figure prise justement de l’autre côté de cette maison (fig. 28), où l’on peut lire JHS (Jésus Honorat Salvator) FALGON (le nom de la personne ayant fait bâtir cette maison) 1663. Cette datation au milieu du XVIIe siècle irait bien avec le schéma général que nous discuterons plus loin. En 1669, un premier plan du village, avec 57 maisons, est connu (Monsieur Dumonteil, maire en 1836). Le plan et le petit profit latéral (fig. 29, 30 et 31) montrent le soin avec lequel cet aménagement, le secteur C, a été fait. Le substratum est en pente régulière, jusqu’à une marche au niveau du parement gauche. Celui-ci est bien bâti sur une cinquantaine de centimètres, comme le montre sa coupe. Puis l’escalier a été mis en place, très soigneusement, avec une porte ou un dispositif de planches (?) installé à sa base, au point de contact avec le secteur B. Une contre-hypothèse est à signaler, celle d’un souterrain qui rejoindrait la maison de la cathédrale, où, d’après son propriétaire, un autre souterrain est reconnu, à droite de son garage.
L’aménagement de ce souterrain C est-il synchrone de l’utilisation des plans A et B ? ou bien en est-il postérieur ? Cette question mérite d’être posée…

5°) Le secteur D

étant le premier à être fouillé…, le secteur D (fig. 32 et 33) est composé de trois parties distinctes : la première section, détruite sur plus de 3 m de longueur par la tranchée Eyraud, devait avoir, si l’on part du foyer F2, une longueur de 6 m, une largeur de 3 m pour une hauteur très confortable de 2 m. C’est donc une partie où l’homme pouvait très bien se tenir debout, ou bien se tenir assis contre un côté, la banquette aménagée en A8/9 pouvant l’aider en cela (fig. 34), ou en tout cas, une salle à vivre principale. Elle se termine par une assise de bois en B5, et sans doute par un aménagement fait depuis là en direction de la partie nord, où le basalte très dur se remarque. Cette salle est plus basse d’une quarantaine de cm du secteur E (fig. 35), et elle comporte entre les blocs quatre larmiers se réunissant en une rigole faisant la base du secteur, comme si on avait voulu se  débarrasser d’un écoulement volontaire. Ensuite vient une seconde partie de 3 x 2 m, sans doute réservée aux animaux, porcs, chèvres, moutons ou plus gros ? En son centre le foyer F1, composé uniquement de nombreux charbons pris dans des argiles limoneuses noirâtres, vient contredire cette hypothèse (à moins qu’il ne se soit installé en une seule fois postérieurement ?). Le remplissage de ces deux parties est épais de 15 à 25 cm, et contient des limons argileux bruns ou noirs, charbonneux, avec de nombreux cailloux divers et du matériel très varié, céramiques, os, verres, lignites ( ?) et fragments métalliques, sans compter les nombreuses graines carbonisées, particulièrement en B2. Il fait penser au contenu d’une poubelle, mis sans aucun ordre. La troisième partie est constituée d’une petite niche subcirculaire de 2 x 1 m (fig. 36 et 37), dont la base s’ouvre 30 cm au-dessus du secteur D. L’aménagement de la porte est marqué par une grosse dalle équarrie de 22 cm de diamètre (AC7. C3. d3. 1), placée à l’emplacement de sa base, ainsi que trois petits trous horizontaux, à travers les lahars, des sortes de petits anneaux à parement interne verticaux, aux arêtes très usées, que l’on peut voir à l’envers (fig. 37). Le remplissage est constitué de quatre couches :

  • d0 = niveau de remaniement moderne avec sables grossiers jaunes.
  • d1 = niveau d’inondation ( ?) jaune, très argileux, conservé au fond de la niche et au pied de la paroi (ruissellement le long des murs).
  • d2 = niveau d’occupation brun avec quelques charbons et graines. Tessons assez nombreux provenant du même vase.
  • d3 = niveau sableux grossiers plus fins que d1. Apport de sable pour aplanissements , avec matériel archéologique.

Qu’y mettait-on ? un ou deux cochons, bien protégés et surtout bien camouflés, en regard de la gente marée chaussée, du roi, de l’évêque ou des soldats passant par là (hypothèse du souterrain-refuge) ? Ou bien, dans l’hypothèse d’un habitat à longue durée, une réserve alimentaire, par exemple des graines de froment ou de seigle (secala cereale) ?
Quoi qu’il en soit, la fouille du secteur D a montré, avec la grande variété d’objets amassés, que l’archéologie médiévale reste porteuse d’une certaine quantité d’informations, pourvu qu’elle soit faite par un archéologue (fig. 38 et 39).

6°) Le secteur E

On a même une stratigraphie ! Pour une fois qu’on observait un remplissage presque complet d’un secteur de fouille (fig. 40 et 41), il fallait bien qu’on en profite ! D’autant que j’avais observé, dans mon chantier précédent, plus de 4 m de stratigraphie2…
Le relevé, effectué au 1/10e, montre d’abord un profil vaguement arrondi de 160 cm de diamètre, avec en haut, depuis la ligne 5/6 en direction du nord, un petit appendice très régulier qui indique l’installation des aménagements de sortie. Plus bas, c’est sur la ligne 4/5 qu’a été fait le relevé (fig. 42), avec les couches suivantes :
limons bruns très homogènes, stériles,
limons bruns et petites pierres, stériles, ces deux couches venant depuis l’extérieur,
grands blocs arrangés pour retenir la terre, 1 m au sud de la feuillure,
pierres de toutes dimensions avec un peu de matériel,
argiles limoneuses ou sableuses brun-gris, matériel abondant,
et le foyer F4 (m2 Y5, fig. 45), des limons argileux bruns et des charbons noirs.
Les plans du secteur E (fig. 43 et 44) montrent une couche de cailloux, de blocs et de meules bien disposés sur les zones les plus intéressantes, avec les deux foyers F3 et F4, justement bien arrangés le long des parois, contenant de nombreux gros charbons sur des limons argileux noirâtres (F3) ou des limons noirs et des graviers inférieurs à 2 cm, denses, avec quelques ossements brûlés, blancs, et de la céramique abondante (F4, basé sur quelques blocs et fragments de meules, fig. 45). Ailleurs, on tombe partout sur des limons sableux graveleux gris-brun. Les m2 Z6 et Z7 montrent un spectaculaire aménagement d’entrée au secteur E, les puissants trous de poteaux, les rigoles et les feuillures basales (fig. 46) correspondant, 70 cm et 90 cm plus haut, à deux belles rigoles surmontées par des trous de poteaux, le tout représentant une fort belle porte, à plusieurs panneaux.. En Y7 et Z7-8, on a pu fouiller l’entrée du souterrain soit depuis son intérieur, soit depuis son extérieur, mais aucune couche, ni aucun vestige particulier, ne paraît. Enfin, on présente la coupe longitudinale du secteur E (fig. 47), où l’on voit bien les aménagements de porte, située plus haute que le restant du secteur, les deux foyers, et la position de la stratigraphie 2.

7°) Le secteur F

Le souterrain F, découvert par hasard le lundi 23 avril 2007, part du même emplacement que celui de E, seuls quelques 20 cm à la base les séparent, mais nous n’avons pas eu le temps de l’explorer (fig. 48). On ne voit que sa partie orientale, la chisse dans laquelle il est taillé, le reste étant constitué de cailloux divers et de terre arable. Sur le plan général (fig. 4), on voit que la route fait un léger creux, comme si les déplacements entrepris par l’entreprise Eyraud avaient fait cette discontinuité.

8°) La zone Delta

On a tout fait le mercredi 11 avril 2007, par une belle et chaude après-midi (fig. 49) : nous avons décidé, Roland Chambon, propriétaire du pré à Berthe, et moi-même, forts de notre décision sur le secteur E, d’ouvrir à la pelle mécanique et d’avoir, pour une fois, des informations à la fois sur le dedans d’un souterrain avec sa porte et sur l’extérieur de l’aménagement. Bien nous en prit ! En effet, nous avons découvert trois choses (fig. 50) :

  1. la présence d’une belle falaise quasi verticale, d’axe nord – sud, à 50 cm environ de l’axe du mur qui sépare le pré à Berthe de la route de Malhac, cette route étant jusqu’en 1965 le seul axe qui séparait ces deux villages réunis sur la même commune, ce depuis juin 1862 ; cette falaise était-elle naturelle ou artificielle ?
  2. la présence partout, mais surtout dans les décapages à -200 cm, de céramiques et d’ossements médiévaux ;
  3. et la présence d’un nouveau souterrain, le secteur G, d’axe est – ouest, avec quatre poutres encaissantes horizontales le long du sommet de cet aménagement.

Nous avons tout d’abord relevé les stratigraphies au sud S3 (fig. 51) et à l’est S5 (en secteur G, fig. 64), puis, après un agrandissement à la pelle, nous avons enfin réuni les deux zones des secteurs E et G (fig. 62). Phénomène surprenant, il n’y a aucune couche archéologique ni aucun vestige particulier qui correspondrait avec le niveau de sol vu en Z6 et 7. Par contre, le devant de la cavité, aux m2 E et F 0 et 1 (fig. 50 et 54), est assez riche en matériel, nécessitant les décapages d5 à d9. La fouille s’est malheureusement achevée le 4 mai 2007, et nous n’avons pas pu saisir le pourquoi de ce remplissage : est-ce un silo actuellement comblé, est-ce un passage vers d’autres souterrains plus bas ? est-ce au contraire un puits ? y aurait-il une sépulture ? …et d’autres hypothèses…

d5  (fig. 55 et 59) : limons argileux bruns, avec de nombreux charbons de 1 à 2 cm répartis aléatoirement, et quelques nodules d’argile pure. Le terrain est très compact. Contre la stratigraphie, au nord, le sédiment est plus sablo-graveleux, plus meuble et plus riche en mobilier, dont une très belle fusaïole complète. Notons encore un dôme plus argileux et plus jaune, et quelques pierres travaillées en meules. Nous maintenons un témoin pour prélever un échantillon micromorphologique.
d6  (fig. 56) : limons argileux bruns, plus graveleux au nord, avec de plus gros cailloux (jusqu’à 50 cm), manifestement arrangés dans l’angle nord-est ; on voit le sommet d’un nouveau grand foyer, le F5.
d7  (fig. 56 et 61) : idem, avec le foyer F5, contenant un grand bloc (photographié dans la fig. 61), des limons noirs très charbonneux, qui reposent sur un rectangle d’argiles jaunes, le tout au-dessus d’une grande aire d’un diamètre de 1 m de cendres gris-brun.
d8  (fig. 57 et 60) : limons argileux bruns, avec des nombreux cailloux, dont une belle grande marelle, un charret dont la disposition ancienne du jeu est actuellement la même.
d9  (fig. 58) : argiles limoneuses gris-brun, avec de gros charbons épars, qui semble être limitées au nord par une plaquette d’argiles graveleuses jaunes et par une blocaille prises dans des argiles très grasses. Un poteau vertical semi-arrondi, limite la zone en son nord. Ainsi on aurait là une disposition d’un cercle de plus de deux mètres de diamètre qui correspondrait bien aux deux falaises, au nord et à l’est.
La stratigraphie S4 (fig. 52 et 53), relevée au 1 :20e, marque cet aménagement. Au-dessus, on voit un parement sud d’un grand mur, et un petit poteau de l’ancien EDF. On rapprochera de cette stratigraphie les cotes prises du substratum lors du sondage, la faisant remonter de – 200 cm à – 80 cm vers l’ouest, sans que l’on comprenne pourquoi. Le caractère taillé, et non pas frustre, de la falaise l’expliquerait-t-il ? La compréhension générale du secteur delta – G pourrait expliquer tout cela, avec les quatre trous de poteaux supportant un toit, venant se maintenir à –100 cm, d’où la présence de foyer F5.
Une grande décision de la municipalité d’Alleyrac fut de maintenir accessible les souterrains B à E, en les camouflant sous la route de Malhac (fig. 63). Ainsi, on peut toujours voir et observer les aménagements de souterrains médiévaux, l’entrée et la sortie se faisant par un escalier artificiel par-dessus le secteur C.

9) Le Secteur G

Grande fut notre stupéfaction à découvrir, non pas une seule petite cavité, mais un réseau de trois galeries formant le souterrain G (stratigraphie fig. 64 et 65, plan fig. 50, coupe fig 54).
La première cavité (EF 2-3) ne comporte rien de spécial (fig. 66). Sous un niveau de limons bruns s’étendait une épaisse couche de blocaille hétérométrique fouillée en 4 décapages successifs, mais seuls le F2 comporte quelques céramiques et des charbons. Seule particularité, un resserrement du plafond, à l’angle nord-est du carré E3, paraît aménagé, mais un gros galet semble l’obstruer complètement (fig. 67). Une fois déblayés les galets et autres blocs, on pénètre dans une nouvelle salle (G’’) plus haute que la précédente. Une autre couche de blocs divers tapissent son fond, mais il nous paraît plus intéressant de constater le système de fermeture (fig. 68), avec, du haut vers le bas, deux barres pour contenir un poteau horizontal, une épaisse couche de chaux (très bon pour éteindre), et le galet déjà cité. L’ensemble a manifestement été bouché par l’extérieur, c’est-à-dire depuis un couloir qui s’étend à gauche de la cavité, et que nous n’avons pas déblayé (fig. 69 et 70).

10) La coupe générale

Immensément riche en illustrations, nous avons pensé quand même en rajouter une, pour parfaire le schéma de compréhension. La coupe générale, qui fait un angle droit (fig. 71), comprend ce qu’on a relevé entre les altitudes de 1 095 m et 1 100 m NGF, entre la falaise de lahars (artificielle ou non ?), à gauche, et le puits à eau, à droite, c’est-à-dire du secteur G au secteur A.
Les foyers F1 à F4 étant pris dans le souterrain, on peut se demander comment les gens pouvaient bien supporter les fumées et autres désagréments liés aux foyers. C’est peut-être pour cela que les souterrains sont taillés en légère pente, le point le plus bas étant la position du foyer, les points les plus hauts marquant l’aération maximale. Les entrées sont-elles toutes synchrones, ou bien certaines, comme celle de la sortie C, sont-elles postérieures ? idem pour les portes et les autres aménagements, surtout pour la porte E, séparant les secteurs Delta-G et B-E ? Notre interprétation de « cabane » est-elle bien correcte, c’est-à-dire l’occupation humaine longue ou répétée, sans une maison à l’extérieure, faisait-elle obligatoirement des « lits » ? C’est la même cause qui entraîne le secteur A et peut-être bien la base du secteur delta, la recherche en eau, mais d’autres interprétations sont possibles.
On peut rediscuter la compréhension globale du souterrain de Choumazel : occupations médiévales ? quid de la maison de la Cathédrale ? refuge ? Enfin, reste la fermeture totale, faite en même temps avec quelques gros moyens, du Choumazel : la peur d’une grave maladie comme la peste l’expliquerait-elle, ou bien la construction d’une nouvelle maison, fortifiée ou non, l’aurait-elle induite ?

11°) Les datations radiométriques et la micromorphologie

En étant résolument optimiste, nous avons confié trois prélèvements de charbons à notre amie Christine Oberlin, du Centre de Datation par le Radiocarbone de Lyon, qui en a réalisé, contre financement, de belles datations intéressantes :
AC7. B4. d2. Ly-16010 = Age 14C BP : -675 +- 30. Age calibré de 1272 à 1390 ap. J.-C.
Cette datation de la fin du XIIIe siècle au XIVe siècle prise dans le foyer F1 du secteur D
est tout à fait conforme à notre but.
AC7. F0. d7 : Ly-16011 = Age 14C BP : -820 +- 30. Age calibré de 1167 à 1266 ap. J.-C.
Ce datage concerne, non pas un ensemble de charbons, mais un seul gros charbon pris dans le foyer F5, sans doute l’un des plus vieux témoin des activités foyères. Il est possible que l’âge indique un des vieux bois, et non pas l’époque de sa mise en activité. Par ailleurs, la position de la date sur la courbe de calibration montre que la datation pourrait plutôt être du XIIIe siècle.
Le troisième datage ne concerne plus le Choumazel, mais un autre site à cheval sur les communes d’Alleyrac et du Monastier-sur-Gazeille, le Grand Suc au sommet de la colline de droite, le Grand Breysse. Il s’agit d’une couche de charbons rencontrée à 120 cm de profondeur, dans un petit sondage pratiqué en 1980, conduit par le soussigné, dans un fossé transverse au site.
Alleyrac Grand Breysse : Ly-16012 = Age 14C BP : -965 +- 30. Age calibré de 1018 à 1155 ap. J.-C. Cette datation est intéressante : au Xie siècle, des charbons indiquent la fin de l’installation. Il devait donc y avoir un château, ou du moins une occupation défensive sur les lieux, à 1289 m d’altitude. C’est donc un château en bois, ou une motte, voire même un castrum, du Xe siècle, qui devait coiffer les lieux d’Alleyrac, au début de la féodalité du Moyen Age… Qu’en pensent les historiens, de cette hypothèse archéologique ?

Enfin, nous avions réalisé, en deux témoins, deux petites coupes stratigraphiques sur lesquelles nous réalisions une micromorphologie, afin de mieux savoir quels sont les sédiments qui constituaient les remplissages fouillés, avec l’aide de Dominique Sordoillet, docteur en géologie de l’université de Dijon3.

  1. Dans le foyer F5 (secteur delta, décapage 5 à 7, m2 E0), nous avons pris le bloc micromorphologique N°1 (mu 1), 2 lames présentant 4 US (« unités stratigraphiques »), avec de bas en haut :
    – Argiles limoneuses brun-marron avec de gros charbons,
    – Limons argileux brun-jaune,
    – Argiles limoneuses brun-marron foncé (foyer F5),
    – Limons argileux bruns.
  2. à proximité du foyer F1 (secteur D, m2  A3 /A4), 1 lame (mu 2) avec 2 US :
    – Argiles limoneuses noires, à sables et charbons,
    – Sables graveleux brun-jaune.

Les figures 7172 et 73 donnent les principaux résultats. La matrice est toujours organique, le contenu est lâche, et de nombreux restes végétaux donnent à ce remplissage une forme de poubelle, un « ruclon » sans doute, qui n’aurait eu guère le temps de se transformer en véritable « couche archéologique ». Plus intéressants que la stratigraphie qui n’existe sans doute pas, on peut bien relever divers éléments qui caractérisent le Choumazel : des graines, des tessons de céramique, des phytolithes (corpuscules siliceux isotropes, formés dans les cellules épidermiques des végétaux), des restes végétaux divers, des argiles et des matières organiques, parfois sur des basaltes, des cendres qui semblent résulter par leur côté disjoint, par une accumulation de charbons, par une vidange de foyers et non pas d’un foyer principal (cas de mu 2, foyer F1, secteur D).

Remerciements…

de Dzanne-Louisse di Vorucci

Que toutes les fouilleuses, et qu’accessoirement tous les fouilleurs, qui ont participé bénévolement à ce chantier, sachent que c’est grâce à eux que j’aime… l’archéologie ! Ainsi, ont participé au Choumazel, entre le 17 mars et le 2 mai 2007, Sylvaine Couteau, Jean-Michel Treffort, Frédéric Jallet, Roland Chambon, Katharina Grote, Roland Leydier, Elisabeth Chantefort, Jean-Philippe Aucuy, Quentin Borderie, Béatrice Dalle, Laura Foulquier, Elise Nectoux, Aline Voruz, Marie-Caroline Kurzaj, Jean-Paul Chambon, Jessica Chambon, Laure Viel, Jocelyne Doiteau, Serge Doiteau, Jean-François Buard, Pierre-Yves Nicod, Lucie Martin, Damien Celle, Marie Voruz, Aurélien Joly, Bruno Joly, Marc Aulanier, Lionel Nicod, Dominique Sordoillet et Romain Lashermes…à Tous, encore Merci !

Que Roland Chambon, aidé par sa bruyante mais ô combien efficace « farouille » (sa pelle mécanique), trouve ici témoignage de mon affection ; qu’il sache que la fouille de Choumazel lui doit beaucoup !

Que Louis Bayt et Joël Darnis, Maires de la commune d’Alleyrac, et Bernard Issartel, Conducteur de travaux au département de la Haute-Loire, sachent que c’est grâce à eux que cette fouille archéologique pus avoir lieu.

Mes remerciements vont aussi à Bernard Sanial, Jean-René Mestre, Michèle Blumental, Jean-Claude Besqueut, Eric Clavier, Michel Thibault, Mireille Chabrier, Stéphane Guyot, Noël Chambon, Hervé Quesnel, Emmanuelle Perussel, Rémi Barbe, Henri Nectoux, Jean-Noël Borget, Eléna Vaudable, Patricia Chiquet, Dominique Sordoillet, Elise Nectoux, Marie-Caroline Kurzaj, Elizabeth Chantefort et Christine Oberlin, qui ont, à titres divers, aidé à la réalisation de cette publication.

Que les membres du Service régional archéologique auvergnat, Frédéric Letterlé, Alexandre Arnault, et René Liabeuf, trouvent ici témoignage de mon estime.
Enfin, que ma fille Aline Voruz, autant alerte dans ses réalisations culinaires que sur le chantier, n’oublie pas qu’on a tous fort bien mangé à Alleyrac !

Légendes des figures :

Figure 1 : Alleyrac, le Choumazel. Vue dans l’état des lieux avant notre intervention, les deux souterrains A et D situés sous la petite route qui longe au nord le bâtiment de la Cathédrale.

Figure 2 : Alleyrac, le Choumazel. Trois archéolo-topographes de l’INRAP réalisent ce qu’ils vont accomplir ce week-end (16 – 17 mars 2007), tout en marchant sur une ancienne décharge municipale, le « ruclon » de Choumazel.

Figure 3 : Alleyrac, le Choumazel. Plan réalisé au 1 / 500e par Sylvaine Couteau et son logiciel, le Covadis Topo 2004, montrant le contour des maisons, le dépotoir de Choumazel (parcelle 14), le pré à Berthe, et, à l’angle des deux chemins, les deux souterrains A et D.

Figure 4 : Alleyrac, le Choumazel, plan d’ensemble des souterrains et des zones d’occupation mis à jour dans le pré à Berthe, avec quelques éléments modernes par-dessus.

Figure 5 : Alleyrac, copie partielle du plan cadastral napoléonien, dit plan de Chèze, montrant la grande occupation de la ferme de la Cathédrale, en haut à gauche du plan, jointoyant onze maisons toutes petites, ce plan pouvant résulter de ce qui se passait quelques siècles plus tôt.

Figure 6 : commune d’Alleyrac, extrait du plan cadastral actuel, avec les deux parcelles 14 (bien de section) et 13 (pré à Berthe), les souterrains de Choumazel se trouvant juste au-dessous du carrefour entre les chemins de Mailhac et de la Croix.

Figure 7 : Alleyrac, le Choumazel, photographie de Madame Nelly Gougelle, même référence que celui de la fig. 6.

Figure 8 : Alleyrac et les deux monts Breysse, dont le Grand Suc, à droite, montre un cratère d’égueulement, le village étant posé sur une coulée basaltique.

Figure 9 : Alleyrac, vue rapprochée de la partie occidentale, avec le Petit Suc à l’arrière. Les Souterrains de Choumazel se trouvent en haut du village, près des deux sapins gigantesques, à environ 1100 m d’altitude.

Figure 10 : Alleyrac, le Choumazel, secteur A. Vue de l’intérieur en direction du sud-ouest, avec le « trou » creusé par une tranchée d’adduction des eaux usées, par l’entreprise Eyraut du Monastier.

Figure 11 : Alleyrac, le Choumazel, secteur A. Vue de la tranchée d’ouverture du secteur, à la fin de la fouille.

Figure 12 : Alleyrac, le Choumazel, secteur A. Vue du secteur en direction du nord-ouest, au milieu de la fouille, avec devant, à gauche, un petit creusement entre deux basaltes : un « puit à eau », destiné à assurer l’eau.

Figure 13 : Alleyrac, le Choumazel, secteur A. Vue du secteur à son fond, donnant l’impression qu’on avait abandonné lors de la taille, à moins qu’il ne soit juste pour l’eau maintenue à son niveau.

Figure 14 : Alleyrac, le Choumazel, plan fait au 20e du secteur A.

Figure 15 : Alleyrac, le Choumazel, coupe théorique longitudinale du secteur A.

Figure 16 : Alleyrac, le Choumazel, secteur B. Vue rapprochée du foyer F2, de cendres blanches prises dans un sédiment très charbonneux.

Figure 17 : Alleyrac, le Choumazel, secteur B. Vue vers le fond en train d’être déblayé par de valeureux piocheurs.

Figure 18 : Alleyrac, le Choumazel, secteur B. Vue vers le nord, un valeureux brouetteur se renfonce dans le secteur, tandis qu’une non moins valeureuse fouilleuse tamise son carré dans la zone D.

Figure 19 : Alleyrac, le Choumazel, secteur B. Coupe théorique longitudinale, montrant bien la porte vers la droite, un escalier fait de grands blocs, la « cabane » de 3 m de long, et le foyer F2. On remarquera bien le remblai fait par la tranchée Eyrault destiné au camouflage de ce secteur.

Figure 20 : Alleyrac, le Choumazel, secteur B. Vue vers le fond du secteur, depuis le foyer F2, à la fin de la fouille. A gauche, des traces de boulin et de façonnage de la paroi indiquent bien le départ de la « cabane ».

Figure 21 : Alleyrac, le Choumazel, secteur B. Vue rapprochée de la paroi, montrant bien les traces de façonnage sur le basalte ou les lahars.

Figure  22 : Alleyrac, le Choumazel, plan fait au 20e du secteur B. On y remarque l’ampleur du foyer F2, le jeu des poteaux dans les 3 m de long de QR 3-4-5, et l’entrée réelle du secteur sur la droite.

Figure 23 : Alleyrac, le Choumazel, vue avant la fouille du secteur C. On distingue déjà deux feuillures de porte aménagées lors de l’utilisation. Le comblement du porche est achevé par un très gros bloc posé depuis le haut.

Figure 24 : Alleyrac, le Choumazel, vue du secteur C. Remarquez les trois blocs de la base du comblement, et, au-dessous, la couche noirâtre qui comble le secteur C.

Figure 25 : Alleyrac, le Choumazel. Stratigraphie 1, d’après deux relevés fait au 1/10e , qui montre une seule couche d’occupation, sous une énorme couche de comblement faite avec une blocaille venant par le haut.

Figure 26 : Alleyrac, le Choumazel, vue générale : Roland Chambon, assis devant le secteur B, regarde son cousin Jean-Paul Chambon, qui termine l’enlèvement des déblais du secteur C, tandis que la masse de remblais divers est entreposée au fond de la tranchée ancienne. Le photographe se trouve à l’entrée des secteurs D et E.

Figure 27 : Alleyrac, le Choumazel, vue de deux fouilleurs qui achèvent la première moitié de la bande D. A gauche, Elisabethe Chantefort et en face son mari Jean-Philippe Aucuy, réfléchissent à la gloire des gens de base dans l’archéologie française.

Figure 28 : Alleyrac, vue d’un bloc de granite de la maison de la Cathédrale l’inscription « Falgon 1663 » : est-elle, ou non, apocryphe ? Est-elle en place ? Ou bien provient-elle d’un « débarras » de  la région de Salettes ?

Figure 29 : Alleyrac, le Choumazel, plan et relevé du profit latéral du secteur C.

Figure 30 : Alleyrac, le Choumazel, vue de l’escalier du secteur C.

Figure 31 : Alleyrac, le Choumazel, vue du renfort côté sud, du côté de la maison de la cathédrale, du secteur C. Deux blocs ont été enlevés à gauche pour sonder le renfort, qui se termine 50 cm au sud.

Figure 32 : Alleyrac, le Choumazel, vue du tout premier décapage au fond du secteur D, le mardi 20 mars 2007 : on observe Roland Chambon en train de trier des graines de seigle et  Catharina Grotte en train de fouiller le m2 B4, décapage 1.

Figure 33 : Alleyrac, le Choumazel, secteur D, vue en direction de l’ouest, Roland Leydier et Roland Chambon terminent le décapage 2 en B4 et B5.

Figure 34 : Alleyrac, le Choumazel, plan au 1 :20e du secteur D, montrant les trois zones séparés par un aménagement avec des boulins au mètre 5, et l’appendice de C3 marquée par une dalle basaltique.

Figure 35  Alleyrac, le Choumazel, coupe du secteur D, avec le secteur E, plus haut de 40 cm.

Figure 36 : Alleyrac, le Choumazel, secteur D, vue du petit appendice une fois fouillé.

Figure 37 : Alleyrac, le Choumazel, secteur D, détail des trois larmiers de la porte de l’appendice.

Figure 38 : Alleyrac, le Choumazel, secteur D au début de la fouille, vue en direction du sud-est depuis le m2 AB5, avec à gauche les boulins de poutre. Au fond, on remarque l’énorme tas de remblais apporté par l’entreprise Eyrault, dans le but de camoufler l’aménagement médiéval.

Figure 39 : Alleyrac, le Choumazel, secteur D, vue vers le fond.

Figure 40 : Alleyrac, le Choumazel, secteur E, vue en direction du nord avec la première couche de blocs.

Figure 41 : Alleyrac, le Choumazel, secteur E, vers le m2 Z56.

Figure 42 : Alleyrac, le Choumazel, secteur E, stratigraphie 2, relevée au 1/10e, aux niveaux des YZ 4 et 5, avec le foyer F4 et le vide de la porte.

Figure 43 : Alleyrac, le Choumazel, plan du secteur E, avec les pierres.

Figure 44 : Alleyrac, le Choumazel, plan du secteur E, avec la porte en Z6, les deux foyers en Y5 et Z4, et la banquette de 40 cm.

Figure 45 : Alleyrac, le Choumazel, secteur E, vue rapprochée du foyer F4.

Figure 46 : Alleyrac, le Choumazel, secteur E, vue rapprochée de la porte en Z6.

Figure 47 : Alleyrac, le Choumazel, secteur E, coupe générale de l’aménagement.

Figure 48 : Alleyrac, le Choumazel, secteur F non fouillé. Une seule vue, celle de l’entrée à coté de celle du secteur E, dont on voit très bien les aménagements, en direction du sud.

Figure 49 : Alleyrac, dans le « pré à Berthe ». Au volant de sa puissante farouille, un paysan propriétaire du champ commence un sondage que nous appellerons « DELTA ». A sa droite, six personnes attendent, mais quoi donc ? Le témoin formé de trois bandes est implanté au-dessus de la sortie du secteur  E.

Figure 50 : Alleyrac, secteurs Delta et G de Choumazel. Vue générale, avec le positionnement des 3 stratigraphies restantes et de la falaise en lahars découverte par la pelle mécanique.

Figure 51 : Alleyrac, pré à Berthe. Stratigraphie S3 relevée au 1 : 20e montrant le comblement total de la falaise, et l’absence totale de couche ou de vestige, renforçant la sortie du souterrain E.

Figure 52 : Alleyrac, pré à Berthe. Stratigraphie S4 relevée au 1 :20e montrant les restes d’un parement méridional d’un mur, le comblement artificiel de la falaise, et, au nord de la fouille, une autre falaise perpendiculaire.

Figure 53 : Alleyrac, pré à Berthe. Vue de la stratigraphie S4 montrant les restes d’un parement méridional d’un mur, le comblement artificiel de la falaise, et, au nord de la fouille, une autre falaise perpendiculaire.

Figure 54 : Alleyrac, sondage delta fouillé entre les décapages d5 et d9 (se continue…), et fouilles du secteur G, avec ses deux cavités successives, et position d’un couloir (ou d’une entrée) rejoignant le mur séparant la route de Malhac.

Figure 55 : Alleyrac, secteur delta, base du décapage 5, plan au 1/10e. le « témoin Sordoillet » indique une zone préservée pour un prélèvement micromorphologique.

Figure 56 : Alleyrac, secteur delta, plans au 1/10e des décapage 6 et 7, avec le beau foyer F5.

Figure 57 : Alleyrac, secteur delta, base du décapage 8, plan au 1/10e. On relève une grande marelle (A7.F1.d9.1).

Figure 58 : Alleyrac, secteur delta, base du décapage 9, plan au 1/10e.

Figure 59 : Alleyrac, secteur-sondage delta, vue du sud, décapage d5 (fig. 55), où l’on voit bien la base du secteur G, et à gauche, l’arrivée sur le foyer F5.

Figure 60 : Alleyrac, secteur-sondage delta, vue zénithale en direction de l’est, base du décapage d8.

Figure 61 : Alleyrac, secteur-sondage delta, vue rapprochée du décapage d7.

Figure 62 : Alleyrac, secteurs delta, E et G, vue zénithale en direction de l’est. Les fouilleuses, Jocelyne Doiteau et Laure Viel, qui travaillent sans casque et à 3 m de profondeur, s’occupent des entrées.

Figure 63 : Alleyrac, le Choumazel… Et pendant ce temps, les natifs du cru, en accord avec la municipalité, s’occupent de remettre en état la route, qui passera sur les souterrains.

Figure 64 : Alleyrac, le Choumazel, secteur G, stratigraphie S5, montrant la belle falaise verticale, les 4 trous de poteaux et la taille première, bien circulaire, de l’ouverture de la première cavité du secteur G .

Figure 65 : Alleyrac, le Choumazel, secteur G, vue de près de la stratigraphie S5, montrant le comblement presque total de la cavité par une couche de blocs, suivis par un niveau de terre brune.

Figure 66 : Alleyrac, le Choumazel, secteur G, vue à la fin de la fouille par les amis Doiteau.

Figure 67 : Alleyrac, le Choumazel, secteur G, vue de près sur le m2 E3, surmonté en son plafond par un gros galet le condamnant.

Figure 68 : Alleyrac, le Choumazel, … ce n’est pas un gros galet qui fera peur à un valeureux spéléologue, le grillon Nicod, qui s’apprête à déboucher sur une nouvelle salle G’’, avec plein de chaux.

Figure 69 : Alleyrac, le Choumazel, secteur delta, décapage d8. Pendant ce temps, Aline Voruz s’occupe des charbons, tandis que Dominique Sordoillet termine son prélévement micromorphologique.

Figure 70 : Alleyrac, le Choumazel, secteur G’’. Jean-Louis Voruz présente ses compliments, depuis le fond de la salle G’’.

Figure 71 : Alleyrac, le Choumazel : coupe générale.

Figure 72 : Alleyrac, le Choumazel, trois prélèvements en micromorphologie, mu 1, avec les deux qui recollent A et B, le haut étant à 1096,16 m, avec le foyer F5, et mu 2, près du foyer F1.

Figure 73 : Alleyrac, le Choumazel, agrandissements pris dans la coupe mu 1A, avec des graines, des tessons de céramique, des phytolithes, pris dans une matrice organique.

Figure 74 : Alleyrac, le Choumazel, agrandissements pris dans les coupes mu 1b et mu 2, avec une matrice organique, des argiles ou des cendres.

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À propos de Jean-Louis VORUZ

Archéologue hors statut. Docteur en préhistoire, habilité à la direction de recherche. Responsable de l’étude de la grotte du Gardon, Ambérieu-en-Bugey (Ain).
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