Bilan des fouilles à l’abbaye de Doue (2017).

L’abbaye de Doue (commune de Saint-Germain-Laprade) est une propriété privée classée et inscrite au titre des Monuments historiques. Dans le cadre d’une restauration dont le but est la conservation des bâtiments pour permettre l’ouverture au public, elle fait l’objet depuis 2013 d’interventions archéologiques régulières.

Depuis cette date, le clocher, l’abside, le transept et la nef de l’église ont pu être analysés au moyen de fouilles et d’une étude du bâti. L’attention que nous avons prêtée au cloitre qui se développe au sud de l’église s’est principalement portée sur les bâtiments conventuels à travers plusieurs études du bâti, notamment sur l’aile est.

Cependant, nos problématiques se sont redirigées vers la cour du cloitre grâce à deux sondages effectués en 2016 dans les angles nord-est et sud-est de cette dernière. Nos recherches s’intéressaient aux circulations dans cet espace. La campagne de fouille de 2017 s’est tenue du 12 juin au 31 juillet et a permis d’agrandir ces deux sondages afin de mieux comprendre l’évolution du cloître aux époques médiévales et modernes.

Bien que peu d’éléments de réponse aient été apportés par ces deux sondages concernant la période médiévale, ceux-ci se sont révélés positifs. En effet, la présence de deux maçonneries, l’une parallèle au mur gouttereau sud, l’autre au bras sud du transept, peuvent correspondre à deux murs bahuts, formant les galeries, au nord et à l’est du cloître. Toutefois, en l’absence d’éléments de datation précis, la construction médiévale (à partir du XIIIe siècle) de ces deux vestiges ne peut qu’être supposée.

Les données sont beaucoup plus riches concernant la période moderne : les fouilles réalisées montrent que les espaces de circulation créés par les deux murs bahuts ont été aussi utilisés comme lieux de sépultures.

Enfin, l’espace claustral est entièrement modifié à la fin du XVIIIe siècle après le rachat de l’abbaye aux Biens nationaux (1791) : les galeries sont supprimées et le cloître entièrement remblayé pour lui donner son aspect actuel.

Grâce à la présence de bénévoles majoritairement étudiants en archéologie, il a été possible de réaliser cette opération dans de bonne conditions. Ceux-ci ont pu bénéficier d’une formation aux méthodes de l’archéologie dans ce cadre.

À l’occasion des Journées Nationales de l’Archéologie en juin et des Journées Européennes du Patrimoine en septembre, l’abbaye a ouvert ses portes deux fois en 2017. Ainsi, ce sont 500 personnes qui ont pu découvrir les différents chantiers, archéologiques et de restauration de l’abbaye lors de visites guidées.

                Les recherches se poursuivent et prennent depuis cette année la forme d’un PCR (Programme Collectif de Recherche) coordonné par Lise Eneau-Brun et Nicolas Reveyron (Université Lyon 2) regroupant une dizaine de chercheurs de différentes disciplines (histoire, archéologie, architecture, géologie, photogrammétrie, histoire de l’art, etc.) autour de l’abbaye de Doue et des territoires dans lesquels elle s’inscrit.

 

Lise Eneau-Brun

 

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